CONAKRY : la Couture Sénégalaise tape l'œil des Guinéens.

 


Les modèles crées par les couturiers migrants d’origine sénégalaise attirent aujourd’hui des milliers de Guinéens. Ils sont très nombreux, ces personnes en situation administrative régulières et irrégulières installées en Guinée et qui pratiquent la couture. À Coronthie, l’un des quartiers de la commune de Kaloum, nous avons rencontré un couturier sénégalais qui, à travers ses modes influence la couture guinéenne. 


En 2022, selon les dernières statistiques de l’Organisation pour la Lutte contre la Migration (OLMI), il y’a en Guinée 121000 migrants de diverses origines. Dans la plupart des cas, ils sont Sierra-léonais, Maliens, Libanais et Sénégalais.

 Ces personnes installées en Guinée exercent des activités qui sont convoitées par les Guinéens. Dans le domaine de la couture, la culture guinéenne via les habillements reste sous l’influence de la couture sénégalaise. 

Avec les modèles du Sénégal comme Makissal qui fait partie des choix vestimentaires de plusieurs admirateurs. Kamano Etienne Faklé résidant à Lansanayah Barrage, un quartier de la commune de Matam affirme ceci : « J’aime la mode sénégalaise qui est  Makissal parce qu’il y’a quelque chose de particulier dedans qui décrit l’identité du peuple africain. En plus, vue déjà l’importance de la mode Makissal, lorsque  vous êtes dedans, vous vous sentez respectueux, surtout la façon dont sa couvre le corps voilà la raison qui me pousse un peu à préférer le modèle sénégalais par rapport aux autres modèles de la Guinée »


    Etienne Faklé: Admirateur de la mode Makissal.

Dans le quartier Coronthie, près de la station San fil et non loin du goudron se trouve un Centre de couture sénégalaise appelée ‘’Touba Couture’’. Dans cet atelier de couture hommes et dames ; nombreux Guinéens et Guinéennes rencontrés sur place convoitent les modèles du Sénégal. 

Mariame Keita donne les raisons de sa présence dans ce centre de couture et avoue son admiration pour les modes sénégalaise à travers son tailleur préféré « Ce qui m’amène chez Touba Couture, j’ai scionné dans beaucoup d’atelier vraiment maitre Moussa fait la fierté des femmes guinéennes. Moussa est disponible, quand tu viens il prend tout son temps et tu choisis ton modèle puis il te donne un programme. Et surtout le modèle que tu choisis il fait plus que ça. Quand tu viens prendre ton habit vraiment tu es content de son travail. Il m’a d’ailleurs fait deux (2) modèles sénégalais que j’ai porté dans une cérémonie qu’on appelle chez nous « Dembadon » vraiment j’ai été apprécié. Et le choix est venue de lui en question ». 

Le choix du modèle sénégalais comparativement à celui de  la Guinée n’est pas un choix de hasard. 

« Le modèle Sénégalais est créatif, simple et quand tu portes tu es fier dedans. Le prix est aussi abordable surtout celui de la broderie » a-t-elle rajoutée. 

Mariame Keïta: Admiratrice de la Couture Sénégalaise.

La création et le style qu’on retrouve dans la couture sénégalaise sont des points essentiels que se base ce tailleur migrant

 « Nous n’a souffert avec ce métier, de faite qu’on a pris le métier au sérieux auprès de nos maitres c'est ce qui nous donnes l’esprit de création et de style dans la couture.  Sinon il n’y a pas de secret, il faut juste être d’accord avec ton patron qui va bénir pour toi. C’est l’essentiel, mais c’est ce qui manque en l’heure-là ».     

  Moussa Diouf : Tailleur, Migrant Sénégalais résidant en Guinée.

Le brassage culture est aujourd’hui un facteur indispensable dans toutes les sociétés. D’autres cultures sous différents plans dépassent les frontières des pays suites aux mouvements migratoires. 

Monsieur Youssouf Tounkara Sociologue et professeur des cours des grands Problèmes de l’Afrique Contemporaine explique l’influence d’une culture sur une autre culture. 

  « Vous savez, il n’y a pas de frontières entre les populations surtout dans le continent africain, il n’y a pas de frontières en tant que telle. Les cultures sont très voisines. La culture aussi voyage, elle n’est pas statique.  Il y’a des emprunts, il y’a des apports il y’a des brassages. Dans nos modes vestimentaires ce n’est pas forcement de l’importation du Sénégal, nous partageons nos grandes habitudes qui sont liées même à nos traditions.  Comme le grand Boubou, le Bazin, le bonnet dans toutes ses formes ; c’est propre aussi au Sénégal et à la Guinée. Ce n’est pas le Sénégal qui nous a légué ça on l’avait déjà. Peut-être la tenue de Makissal qui est cousu chez nous par les tailleurs Sénégalais. Sinon on ne peut pas faire la frontière, peut-être il y a des degrés de raffinement des choses. Les Sénégalais apparemment sont plus industrieux en faisant des Bazin et des Boubous ».  

 Youssouf Tounkara :  Sociologue et professeur des cours de Grands Problèmes Contemporains à l’ISIC de Kountia. 


Si la migration est considérée comme un facteur de croissance démographique dans certains pays, par contre certaines personnes en situations administratives régulières ou irrégulières contribuent au développement de ces pays en tant qu’entrepreneure dans leurs pays d’accueils. Ils créent des petites et moyennes entreprises pour survivre à leurs besoins et emploient certains jeunes dans leur pays de résidence. 


Abdoulaye CAMARA

Tel : 628 62 36 54



 

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